Professeur Ambroise Wonkam. Les enjeux des lacunes des variantes manquantes du génome humain, qualifiés d’être trouvées dans les populations africaines
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Ambroise Wonkam, professeur de génétique médicale de renommée mondiale, d’origine camerounaise. Après une formation en médecine de la Faculté de médecine et des sciences biomédicales, de l’Université de Yaoundé I (Cameroun), il a réalisé une thèse en sciences médicales à l’Université de Genève (Suisse) et un doctorat en génétique humaine à l’Université de Cape Town (Afrique du Sud). Actuellement, il est le directeur du département de médecine génétique de Johns Hopkins et le Rédacteur en Chef adjoint de l’American Journal of Human Genetics.

Commenté dans la revue Nature, l’une des revues scientifiques les plus anciennes et les plus réputées au monde, Professeur Ambroise Wonkam travaille sur un projet de séquençage de l’ADN de trois millions d’Africains pour construire un génome humain de référence représentatif et établir une bio-banque panafricaine d’informations cliniques, évaluée a plusieurs milliards de dollars et qui doit d’être financée principalement par les États d’Afrique. Les résultats du séquençage du génome humain en 2003 ne contenaient que 2% des gènes africains. Une recherche financée principalement par des Laboratoires européens et nord-américains. Pourquoi tant d’intérêt pour cet ambitieux projet ? Quel est la problématique de fond ?

Professeur Ambroise Wonkam. Les enjeux des lacunes des variantes manquantes du génome humain, qualifiés d’être trouvées dans les populations africaines

De façon résumée, il faut noter que l’Afrique n’a jusqu’à présent presque pas de base de données cliniques et d’échantillons de référence propre à sa population. Dans le domaine clinique la plupart des données de références utilisées en Afrique se basent sur les références paramétriques occidentales. C’est triste, mais c’est la réalité. Il est évident et connu de tous que l’origine de l’humanité est dans l’oubli, pourtant le premier être humain est né en Afrique.

La fin d’une chose valant mieux que son commencement, les efforts de la communauté panafricaine grandissent de jour en jour pour l’élaboration de cette base de données sur le continent, à l’instar du projet du Professeur Ambroise Wonkam. A cet effet, la population d’ascendance africaine étant la plus diversifiée génétiquement au monde, son génome peut révéler des gènes et des variantes qui contribuent à la santé dans le monde entier. Car grâce à ce projet l’on pourrait découvrir de plus en plus de nouveaux gènes associés à certaines maladies, y compris les cancers. Mais aussi développer des traitements pour ces maladies. Un gène 200 fois plus présent en Afrique qu’en Europe par exemple, explique pourquoi les Africains ont un taux de cholestérol 40% inférieur au taux moyen des Européens.

Ainsi, des médicaments anti cholestérol ont pu être créés à partir de ces données. Par ailleurs, plusieurs gènes jouant un rôle atténuateur dans le diabète de type 2 de l’adulte ont été identifiés en Afrique. Ils pourraient servir également à l’avenir pour élaborer de nouveaux traitements. En outre ce projet sur le génome africain pourra aider également à corriger les injustices à l’instar, de la prédisposition des maladies cardiaques pour les personnes d’ascendance africaine pouvant être peu fiables ou même pas sérieuses.

Brice Foka

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