Une exposition inédite au Musée du Quai Branly-Jacques Chirac. Plongée dans l’univers magico-religieux des chefferies du Cameroun, à l’ouest du pays, à travers quelques 270 œuvres exceptionnellement prêtées par les chefs et sociétés coutumières de territoires sacrés, qui perdurent depuis le 14ème siècle. Un patrimoine matériel et immatériel exceptionnel exposé pendant trois mois, d’avril à juillet 2022.
C’est une exposition qui rentre dans l’escarcelle de la célébration de la diplomatie sous le prisme de la culture. Le Cameroun, pays situé en Afrique centrale doté d’une diversité culturelle a voulu ainsi magnifier ses richesses au travers de plusieurs expositions, conférences et concerts. Une initiative impulsée par “La Route des Chefferies” qui démontre ainsi son amour à porter au firmament la culture du pays de Mongo Béti. La capitale française a ainsi vibré au rythme des festivités de cette exposition dont la thématique recèle une quintessence “Du visible à l’invisible” ce qui traduit la matérialité des œuvres exposées, des œuvres issues du patrimoine grassfield et leur ascendant métaphysique, comme le dit si bien le philosophe camerounais Fabien Eboussi Boulaga. dans la crise du Muntu, le noir doit se développer en prenant pour repère la culture comme identité immuable face aux agressions externes. Cette exposition en France est donc une marque d’exportation de notre culture, un assemblage de moyens pour vendre la destination Cameroun dans toute sa splendeur et surtout de faire connaître davantage nos artistes, comme l’affirme Stéphanie Dongmo Commissaire de l’exposition.
Cartographie culturelle camerounaise revisitée à Paris
Durant cette exposition débutée au mois d’avril et qui a pris fin le 17 juillet dernier à Paris, les pages de la culture camerounaise ont été feuilletées et présentées à l’assistance notamment avec l’exposition « Sur la route des Chefferies du Cameroun : du visible à l’invisible » au musée du Quai Branly. Contrairement à la majorité des objets du musée qui ont été mal acquis durant la période coloniale, les objets exposés ont été prêtés par les Chefferies camerounaises. Au théâtre de la ville de Paris à l’espace Cardin, du 08 au 11 juillet, des artistes telsque Jacques Greg Belobo, Lydol, My Name, Joyce Babatunde, David Noundji, Donald Chindjou, Kouam Tawa, ou encore Bouba Landrille Tchouda se sont transcendés afin d’égayer le public venu nombreux se délecter de la richesse culturelle camerounaise.
Des conférences débats ont aussi meublé cette exposition. Sous les thèmes : “Patrimoine et développement”, “Les routes patrimoniales du Cameroun”, ou encore “Femmes, reines, Chefferies et développement”, les panélistes ont su ressortir les grandes idées. Narcisse Kombi Mouelle (Ministre des Sports et de l’Education physique et fondateur du Musée de l’Eau), Audrey Guiral-Naepels (Responsable adjointe de la Division Développement Urbain, Aménagement, Logement), Matthieu Berthon, (Chef du Bureau des Affaires Internationales et Multilatérales), Yann Lorvo (Directeur de l’Institut Français du Cameroun), Pr Abba Mahamat Abba Ousmane (Expert patrimoine/musée-ICESCO), Sa Majesté Tsala Ndzomo, Stéphanie Dongmo Djuka (Directrice des Opérations de la Route des Chefferies), Laurentine ASSIGA (Présidente du Réseau des Journalistes Culturels du Cameroun), Célestine Ketcha-Courtès, Ministre de l’Habitat et du Développement Urbain, Marraine, Fondatrice du RIPREM, Reine), Delphine O. (Ambassadrice du Forum Génération Egalité), ou encore Blaise Etoa (Commissaire associé de la saison culturelle du Cameroun à Paris) ont pris part à ce banquet intellectuel.
Yahaya Idrissou