La 28ᵉ édition du Festival Panafricain du Cinéma et de la Télévision de Ouagadougou (FESPACO), s’est tenu du 25 février au 04 mars 2023 dans la capital du Burkina Faso. Depuis sa création en 1969, le Fespaco demeure toujours fidèle à son objectif : favoriser la diffusion du cinéma africain et contribuer à son essor. Au moment où la violence djihadiste frappe le pays, les organisateurs ont choisi « la culture de la paix » comme thème principal pour cette édition.
Le Fespaco 2023 s’est déroulé sous les auspices de la cordialité et de la convivialité. Apollinaire Kyelem de Tambela et Choguel Maïga, respectivement Premier ministre du Burkina Faso et du Mali, ont accueilli l’ouverture du festival, dans un Palais des Sports de Ouaga 2000 bien rempli. « Bravo Burkina », du Nigérian Wali Oyéjidé, a ouvert le festival. Ce film fait la part belle à la résilience de ce pays face au terrorisme. « La culture de la paix » est d’ailleurs le thème de cette 28e édition du Fespaco. Un colloque s’est tenu pour irradier les valeurs de la paix et surtout décrier la présence massive des terroristes qui lambinent l’essor d’une partie de l’Afrique. En outre le centenaire de la naissance de Sembène Ousmane, figure emblématique du cinéma africain disparu en 2007, a été célébré. Autodidacte, il est considéré comme le père du cinéma sénégalais.
Au total, une quinzaine de films ont été sélectionnés, tous ayant pour sujet principal les violences djihadistes. Parmi eux, « L’Envoyée de Dieu », de la Nigérienne Amina Abdoulaye Mamani ; et « Épines du Sahel » du Burkinabé Boubakar Diallo. Le Mali, un autre pays actuellement dirigé par un gouvernement militaire, a lui aussi été mis à l’honneur. Pour les organisateurs, le Mali est un « symbole de résilience », et son cinéma est très méritant.
Le chef du gouvernement burkinabé, Apollinaire Kyelem de Tambel, a insisté sur le rôle du cinéma à « interpeller les consciences sur les tragédies des peuples africains, mais aussi à susciter des lueurs d’espoir des nations en crise ». Le Cameroun et la Tunisie étaient représentés avec deux films chacun dans la compétition officielle marquée également par le retour de l’Angola. Un film de la République Dominicaine a par ailleurs été retenu, ainsi qu’un autre de l’Île Maurice, aux côtés des films issus du Nigeria, du Mozambique, du Kenya, du Maroc et d’Algérie, entre autres.
Yahaya Idrissou