Selon les projections des Nations Unies, l’Afrique devrait voir sa population doubler d’ici 2050. La moitié de ses habitants aura alors moins de 25 ans. Dans un continent particulièrement jeune, une jeunesse formée dans le secteur du numérique constitue un véritable vivier d’opportunités, ainsi qu’un vecteur de croissance à moyen et long terme. Ce qui favorisera la maîtrise des enjeux climatiques pour une croissance numérique bas carbone.
Tributaire des investissements publics et de la formation de la jeunesse, la révolution numérique à l’œuvre sur le continent doit également s’attacher à maitriser ses émissions de CO2, par le développement des énergies renouvelables et la mise en place d’une certaine sobriété énergétique. La tenue en novembre 2022 de la COP27 en Égypte montre que le continent africain prend à bras le corps la menace du changement climatique, dont il pourrait être l’une des premières victimes, alors qu’il n’est responsable que de 4% des émissions de gaz à effet de serre mondiales. L’explosion du numérique sur le continent ne doit pas coïncider avec une explosion de ses émissions.
Les pays africains ont ainsi établi depuis plusieurs années l’importance qu’il y a à renforcer leurs capacités technologiques afin d’être résilients face au réchauffement climatique. Pour preuve, la Banque africaine de développement (BAD) a ouvert en décembre 2018 un espace de discussion sur l’importance des technologies bas carbone dans la lutte contre le changement climatique. En effet, sans énergie durable et abordable, le chemin conduisant au développement de l’économie numérique pourrait s’avérer douloureux. La croissance de l’Afrique en subirait les effets délétères, accroissant dès lors les défis auxquels elle serait confrontée.
Ainsi, les groupes d’infrastructures (Technologies de l’information et de la communication) doivent travailler conjointement avec les États, les opérateurs locaux et la société civile pour créer des infrastructures écologiques et intelligentes. Ils doivent notamment les aider à déployer la 5G sans dépenses d’exploitation énergétique supplémentaires, tout en réalisant des réseaux verts à faible émission de carbone. Cet engagement en faveur d’une économie numérique inclusive et durable doit devenir notre priorité absolue.
Yahaya Idrissou