Le 1er Sommet sur le climat en Afrique s’est déroulée du 4 au 6 septembre 2023 à Nairobi au Kenya. Pendant trois jours, des dirigeants d’Afrique et d’ailleurs se sont retrouvés pour échanger avec les acteurs de la société civile ainsi que des entreprises publiques et privées, et des organisations internationales sur les questions liées au climat. Il a été question de parvenir à une feuille de route commune du continent en vue de la prochaine COP28, qui aura lieu à Dubaï en fin d’année. Tout ceci arrive dans un contexte où l’Afrique paie le prix fort du réchauffement climatique.
Trouver des solutions innovantes en matière de croissance verte et de financement du climat pour l’Afrique et le monde, tels ont été les grands axes du tout premier Sommet Africain du Climat 2023 (Africa Climate Summit 23) qui a eu lieu au Centre international de conférence Kenyatta, à Nairobi, au Kenya pendant la Semaine Africaine du Climat du 3 au 6 septembre dernier. Ainsi, des décisions majeures ont été prises.
Une « Déclaration de Nairobi » pour faire front commun
Le sommet s’est achevé avec l’adoption d’une «Déclaration de Nairobi» qui va servir de base à la position commune de l’Afrique dans le processus mondial sur le changement climatique jusqu’à la COP28 et au-delà. Selon William Ruto, le président kényan, le but est de concrétiser le potentiel du continent pour une «croissance verte». Bien plus, Un nouveau fonds d’un milliard de dollars sera créé pour accélérer le financement climatique des jeunes entreprises africaines. Un total de 23 milliards de dollars d’investissements internationaux a été promis durant les trois jours de sommet dont plus de 4.5 milliards venant des Émirats arabes unis pour les énergies propres en Afrique. Le continent veut faire passer sa capacité de production d’énergies renouvelables de 56 gigawatts à au moins 300 gigawatts d’ici 2030.
Les difficultés réelles de l’Afrique en matière de climat
L’Afrique n’est responsable que de moins de 10 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre, mais elle en souffre de manière disproportionnée. D’après un nouveau rapport de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), cette situation nuit à la sécurité alimentaire, aux écosystèmes et à l’économie, la température augmente à une grande vitesse. Elle alimente les déplacements et les migrations et elle aggrave la menace de conflits provoqués par la raréfaction des ressources.
Le rapport 2022 sur l’état du climat en Afrique met en évidence ces réelles difficultés. Les aléas météorologiques, climatiques et hydrologiques ont touché directement plus de 110 millions de personnes sur le continent et provoqué des dommages économiques chiffrés à plus de 8,5 milliards de dollars. La base de données sur les situations d’urgence fait état de 5 000 décès signalés, 48 % par suite de la sécheresse et 43 % d’inondations.
La productivité agricole qui fait vivre plus de 55 % de la population active en Afrique, a chuté de 34 % depuis 1961.
Au cours de la période 1991-2022, l’Afrique a enregistré un taux moyen de réchauffement de +0,3 °C/décennie, contre +0,2 °C/décennie entre 1961 et 1990.
Les montants des pertes et dommages dus au changement climatique dans ce continent sont estimés entre 290 et 440 milliards de dollars sur la période 2020-2030 d’après le Centre africain pour la politique en matière de climat de la Commission économique pour l’Afrique.
Vivement que l’Afrique s’organise davantage, parle d’une même voix face à tous ces défis.
Arnaud Noël Fosso